En compagnie des sauniers, plongez dans l'univers surprenant des marais salants de Saint Hilaire de Riez, en Vendée. Laissez-vous gagner par l'atmosphère singulière de ce territoire de terre et d'eau classé Natura 2000 et découvrez quelques-uns des secrets les mieux gardés de la récolte du sel, l'or blanc des marais.
Située à Saint-Hilaire-de-Riez, sur la rive droite du fleuve côtier La Vie, la saline du Recoin vous fait découvrir l'histoire de la saliculture et la richesse des marais salants vendéens. Tout l'été, les producteurs de sel, appelés les sauniers, vous font découvrir les gestes traditionnels de la récolte du sel. Ils vous guident au coeur de leur territoire et vous expliquent le fonctionnement des marais salants et les étapes de la formation du sel, comment le marais salé devient le marais salant, les secrets et anecdotes de l'or blanc. D'une durée de 1h30, la visite commentée est accessible à tous, pour les parents comme pour les enfants. Les explications sont simples, claires et pas trop longues, et souvent avec une pointe d'humour.
Classés "Natura 2000" et protégés par la loi littorale, les marais salants de Saint-Hilaire-de-Riez constituent un patrimoine naturel exceptionnel permettant d'observer la faune et la flore en bordure des étiers et dans les vasières. Les oiseaux y sont très présents comme le canard colvert, le héron cendré ou encore l'aigrette garzette qui se nourrissent des poissons amenés par les marées. Côté flore, on retrouve des espèces typiques telles la salicorne arbustive, la lavande de mer, l'obione, la salicorne et l'armoise maritime.
Le gros sel et la fleur de sel sont des produits entièrement naturels et ne font l'objet d'aucune transformation entre le moment de la récolte et la commercialisation.
Le gros sel est récolté sur le fond de l'aire saunante. Il prend une couleur grise en raison des particules argileuses qu'il contient. Il est récolté tous les deux jours et représente la majeure partie de la production du marais salant.
Aussi appelé "sel de table", le sel fin est obtenu par le criblage au tamis des grains du gros sel marin qui a été séché puis broyé finement.
Plus fin que le gros sel, la fleur de sel désigne la fine pellicule qui se forme à la surface des bassins. Il n'entre pas en contact avec le fond argileux, ce qui explique la couleur blanche immaculée des cristaux. La saveur de la fleur de sel est plus subtile. Elle apporte un goût raffiné à tous les mets gastronomiques.
Le fonctionnement d'un marais salant est simple et ingénieux. Le principe repose sur l'évaporation naturelle de l'eau de mer le long d'un circuit hydraulique géré par le saunier. À marée haute, le saunier ouvre l'écluse et l'eau pénètre dans le marais, circule dans le vasais de décantation où elle se débarrasse de ses impuretés. Grâce à une légère dénivellation, l'eau circule lentement vers d'autres bassins plus petits jusqu'aux cristallisoirs. À l'issue de ce long cheminement, l'eau est naturellement saturée en sel. Sous les effets du soleil et du vent, l'eau s'évapore et le sel se cristallise. Il apparaît alors dans l'oeillet, nom donné au dernier bassin où s'opère la cristallisation. Il ne reste plus qu'à le récolter.
LE SAVIEZ-VOUS ? La formation du sel dépend des conditions météorologiques. Une averse suffit pour réduire à néant plusieurs jours de récolte... La récolte du sel s'effectue de juin à septembre.
Aménagés dès le VIIe siècle, les marais salants de Saint-Hilaire-de-Riez ont été exploités jusque dans les années 1970. Il y a 150 ans, les marais salants occupaient jusqu'à 1 000 ha de terres autour de Saint-Hilaire de Riez. Près de 400 familles des villages environnants y travaillaient. Aujourd'hui, il n'en reste que trois hectares.
À partir de 1850, la révolution industrielle entraîne le déclin des salines de l'Atlantique. En cause, la mécanisation de la production qui permet un rendement intensif (dont ont bénéficié les salins du Midi, deuxième producteur de sel industriel en Europe), le développement des chemins de fer qui assure un transport à bas prix et la diminution de la demande de sel avec l'arrivée de la conservation par le froid.
Réhabilités par des passionnés en 1997, les marais salants hilairois ont retrouvé une seconde vie en s'ouvrant au tourisme. Les sauniers font revivre aujourd'hui la récolte du sel telle qu'elle était pratiquée en Vendée depuis des siècles. Les techniques de production et le fonctionnement d'un marais salant n'ont pratiquement pas changé depuis le Moyen-âge.
photo@©simonbourcier.com, Vendée Expansion